Les fruitiers rares
 
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Article publié en 2004.
Auteur : François DROUET.
Photographies : François DROUET,
sauf indications.
Tous droits réservés.

 

 

Quelques observations de culture de la Manzanille

 

(Crataegus mexicana Moçino et Sessé)

 

 

 

J'ai présenté la Manzanille (appelée généralement Manzanilla dans les pays hispanophones, mais Tejocote au Mexique, son pays d'origine) par la reproduction sur notre site de l'excellent article du professeur EVREINOFF, paru en 1950 dans la revue Fruits d'Outre-Mer. J'ai pu mettre en tests cinq variétés greffées de Manzanille dans la région de Toulon. Une provenant de la multiplication du spécimen du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, deux étant des cultivars mexicains obtenus auprès d'un ami collectionneur de fruitiers rares dans l'arrière-pays de Montpellier, et deux achetées auprès des seules pépinières françaises qui en proposaient.

La Manzanille est principalement désignée par deux noms latins : Crataegus mexicana Moçino et Sessé, d'une part, et Crataegus pubescens (H.B.K) Stend. f. stipulacea (Loud) Stapf, d'autre part, mais il existe à son propos une réelle problématique de taxonomie. Dans la littérature, il est impossible de savoir si ces deux appellations désignent la même espèce, et sont donc des synonymes comme l'affirment certains auteurs, ou s'il s'agit de deux espèces distinctes au fruit voisin, comme l'affirment d'autres auteurs.

Dans mon terroir, la hauteur (3 m pour des individus encore jeunes) et le port (érigé) de l'arbuste sont analogues à ceux de l'Azérolier (Crataegus azarolus L.). Mais les deux espèces se distinguent par le type des feuilles : entières chez la Manzanille, profondément lobées chez l'Azérolier (pour le feuillage de ce dernier, voir article). Le caractère épineux de l'arbre varie assez significativement d'une variété à l'autre (certaines très épineuses, d'autres peu épineuses).
 

Crataegus mexicana Moçino et Sessé (Manzanille).

Crataegus mexicana Moçino et Sessé (Manzanille).

Crataegus mexicana Moçino et Sessé : feuillage ; fruits en formation.

Crataegus mexicana Moçino et Sessé : feuillage ; fruits en formation.
 

J'ai noté une certaine variabilité des feuilles sur le même individu. Une feuille type est très largement majoritaire, mais il existe des feuilles de forme légèrement différente et qui présentent aussi un bord de limbe différent. J'ai remarqué également que les feuilles de certaines variétés sont pourvues de stipules à la base du pétiole, alors que pour celles d'autres variétés les stipules sont absentes.
 

Crataegus mexicana Moçino et Sessé : feuilles du type très majoritare sur le plant.

Crataegus mexicana Moçino et Sessé : feuilles du type très majoritare sur le plant.

 

Crataegus mexicana Moçino et Sessé : feuille type de l'espèce.

Crataegus mexicana Moçino et Sessé : feuille type de l'espèce.
 

Mes plants de Manzanille n'ont eu à subir que des pointes de froid en fin de nuit de -7 °C, supportées sans aucun dommage. Mais la résistance au froid de l'espèce est bien supérieure. Un pépiniériste du centre de la France, réputé pour ses collections nationales CCVS d'arbres et arbustes d'ornement, propose dans son catalogue depuis de nombreuses années la Manzanille sous l'appellation Crataegus pubescens f. stipulacea. ll m'a indiqué que ses exemplaires en pleine terre et sans protection ont enduré des pointes hivernales de -20 °C sans subir de dégâts. Les informations que j'ai pu recueillir de divers correspondants en France confirment les nombreuses qualités prêtées à cette espèce (forte résistance au froid, particulière adaptation aux zones de montagne, bon porte-greffe pour un certain nombre de fruitiers).

Les récoltes sont abondantes pour toutes les variétés. J'ai remarqué des périodes de fructification assez nettement décalées entre certaines variétés, ce qui permet d'allonger la saison de récolte. Les fruits de mes cinq variétés sont de couleur jaune. Malgré la mention, dans l'article précité du professeur  EVREINOFF et dans certains ouvrages, de l'existence de formes à fruits rougeâtres ou jaunes lavés de rouge, je n'ai rencontré que des spécimens à fruits jaunes au cours de mes recherches.
 

Crataegus mexicana Moçino et Sessé : fructifcation.

Crataegus mexicana Moçino et Sessé : fructification.

 

Crataegus mexicana Moçino et Sessé : fruits mûrs.

Crataegus mexicana Moçino et Sessé : fruits mûrs.

 

  Crataegus mexicana Moçino et Sessé : fruits mûrs.

Crataegus mexicana Moçino et Sessé : fruits mûrs.
 

Les fruits présentent une variabilité de taille assez importante d'une variété à l'autre (parfois du simple au double), avec de légères différences de forme (fruit en forme de baril à fruit légèrement pyriforme).
 

Crataegus mexicana Moçino et Sessé : fruits de deux variétés.

Crataegus mexicana Moçino et Sessé : fruits de deux variétés (noter : pièce de 2 €).
Crédit : Robert Pélissier.

 

Je trouve le même goût aux fruits des cinq variétés. Je porte un jugement nuancé sur la qualité gustative des fruits. Le parfum n'est pas prononcé. Les fruits sont nettement inférieurs en goût à ceux de l'Azérolier. Cela s'explique peut-être par les conditions pédo-climatiques de ma région, différentes de celles des terroirs d'origine de l'espèce, en Amérique du Sud.
 

Manzanille : fruits mûrs.

Manzanille : fruits mûrs.

 

Crataegus mexicana Moçino et Sessé : le fruit.

Crataegus mexicana Moçino et Sessé : le fruit.

 

Crataegus mexicana Moçino et Sessé : intérieur du fruit.

Crataegus mexicana Moçino et Sessé : intérieur du fruit (coupes en longueur, à gauche, et en largeur).

 

 

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